Victor Hugo et Bruxelles
Depuis toujours, Bruxelles fut une terre d’accueil de réfugiés politiques et autres penseurs célèbres pour ceux qui fuyaient à l’époque une France répressive sous Napoléon III, une Italie sous domination autrichienne, une Pologne sous l’oppression russe ou encore des gens qui s’échappaient d’une Allemagne par trop intolérante. C’est ainsi que des hommes célèbres tels Victor Hugo ou Karl Marx résidèrent un temps à Bruxelles.
En ce qui concerne Victor Hugo, il vint plusieurs fois dans la capitale de Belgique.
La première,en 1851. Il s’y installe à la Grand-Place sous le faux nom de Jacques Firmin Lanvin. Il prend ses appartements dans la Maison du Moulin à Vent. Trouvant l’endroit trop exigu à son goût, il déménage quelques numéros plus loin dans une chambre plus spacieuse de la Maison du Pigeon. Laquelle arbore fièrement la trace de son passage à la fois par une plaque commémorative, ainsi que par une trace sur la façade, que l’on voit encore aujourd’hui (voir photo ci-dessus).
C’est que Victor Hugo et la Belgique, c’est une question de tickets aller-retour.
Jugez plutôt : en 1851, il doit quitter la France (amis Français, afin de conserver une bonne saine et chaleureuse relation avec vous, je ne m’attarderai pas sur le pourquoi du comment des événements dans l’Hexagone) et s’installe 31 rue de la Violette, à l’hôtel de la Porte Verte. Il n’y resetera que quelques heures, pour, le lendemain, loger chez des amis dans la Galerie des Princes, galerie Saint-Hubert. Continuent alors ses pérégrinations en terme de logement. On le verra en janvier au numéro 16 de la Grande Place, dans une grande chambre avec trois fenêtres qui donnent sur la place. Le mois de février le verra au n° 27 de la Grand-Place toujours. Il y loue un appartement de deux chambres au-dessus de ce qui était alors un bureau de tabac.
Quelques années plus tard, en 1861, Hugo est à nouveau en Belgique afin d’étudier la région de Waterloo, un des décors des Misérables. Il loge à cette occasion aux Colonnes, à Mont-Saint-Jean. L’énorme roman est publié en mars 1862 à Bruxelles. Le succès est rapide en Belgique et ailleurs en Europe.
N’est-il pas lu aujourd’hui encore ?
En 1866, Hugo emménage place des Barricades, où il séjournera en famille à plusieurs reprises jusqu’en 1871. Son fils, Charles, meurt cette année-là, ce qui contraint Victor Hugo à revenir à Bruxelles pour les questions de succession. Dans le même temps débutent les premiers événements de la Commune.
Ah, amis Français, quand je vous écris en tête de présentation de la visite guidée de la Grand-Place historique que l’histoire de nos deux pays sont liés, vous en comprenez un peu mieux le pourquoi … et encore, ce n’est rien ! Lorsque vous aurez parcouru l’ensemble des articles du blog (bon courage !), vous en serez intimement convaincu. Et nous cheminerons d’autant plus agréablement ensemble sur les pavés bruxellois que nos sujets d’échanges seront multiples ! Non, peut-être, une fois !
Bon, je me recadre.
Après la répression en France, Hugo invite les insurgés à Bruxelles. Ce qui n’est pas du goût de certains bruxellois. La manifestation que l’on voit ci-à-côté s’est tenue alors qu’il résidait place des Barricades, le 28 mai 1871, lors de son deuxième exil en Belgique.
En effet, les bruxellois étaient furieux contre l’écrivain, en raison de son attitude hostile à l’égard de sa terre d’asile. Quelques manifestants jettent des pierres sur son habitation, place des Barricades. Le roi Léopold II expulsera alors l’écrivain qui ne reviendra jamais plus en Belgique.
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