L’ordre grec est une configuration architecturale. Ce n’est pas un style.
L’ordre grec est un ensemble formé par :
1. le soubassement
2. les colonnes (fût + chapiteau)
3. l’entablement (architrave + frise + corniche).

Oups ! Ca commence fort. Et il avait dit qu’il allait faire simple, le monsieur ? Pour moi, le fût, on met de la bière dedans. Et la frise, c’est ce qui fait que ma femme a de beaux cheveux. Qu’est-ce que tout ça vient faire dans la brique ?

Bon, allons-y gaiement.

L’ordre grec se retrouve un peu partout dans les façades de la Grand-Place. C’est d’ailleurs un jeu sympa auquel je me livre dans le cadre des visites familiales : repérer quel style on retrouve où dans une façade. C’est très léger et très fun, une fois qu’on maîtrise quelques termes.

Selon le type de colonne, on parlera d’ordre dorique (dorien), ionique (ionien) ou corinthien. A nouveau : on parle d’ordre dorique, ionique ou corinthien, pas de style.

► dorique : pas de base, fût canelé, chapiteau avec échine et abaque, frise discontinue avec triglyphes et métopes, architrave lisse
► ionique : base, chapiteau à volutes, frise continue, architrave non lisse
►corinthien : base, chapiteau décoré de feuilles d’acanthe.

Feuille d’acanthe c’est ce qu’on met dans le thé pour qu’il ait bon goût, c’est ça ? Et l’ionique, c’est le nom du rayon laser de R2D2, si je me souviens bien, non ?

Peut-être qu’en cliquant sur une des photos ci-dessous les choses seront-elles plus claires ?

Mmouai, moi je veux bien tout ça, vos chapiteaux de cirque, et vos stations de métope, mais c’est architropgrave, pour moi tout ça. Quand je suis à la Grand-Place, je suis pas dans un temple grec, c’est vrai quoi !

Exact. Et c’est là que cela devient plaisant. Quand la Grand-Place a été reconstruite et rénovée au gré des incendies et destructions, les architectes l’ont conçue avec les ordres et styles architecturaux à la mode de l’époque. Il se fait que le goût à l’allusion grecque faisait fureur à l’époque. C’est ainsi que l’on retrouvera dans presque toutes les façades, un agencement classique : dorique – ionique – corinthien. L’exemple le plus flagrant est la maison de l’amman, juste à droite de la maison du Roy.

L’amant ? Qu’est-ce qu’il vient faire ici celui-là ? Laissez ma femme en dehors de ça, je vous prie !

On en a presque fini pour cette première partie de l’architecture de la Grand-Place de Bruxelles. 

Ouf ! Je commençais à avoir mal à la tête, moi ! Je suis touriste, pas étudiant en histoire de l’art.

Allez, courage. Encore trois mots de vocabulaire et on sera bon pour les colonnes et les piliers. Et parlant de pilier, je n’évoque pas ceux de comptoir, car je vous voir venir 🤣

Les colonnes encastrées dans la maçonnerie sont des colonnes dites, engagées, faisant partie intégrante du monument.

► Les colonnes sont à section ronde.
► Les piliers sont à section carrée ou rectangulaire.
► Le pilier engagé est dit, pilastre.

Une colonne ou un pilier sera dit colossal, lorsqu’il s’étendra sur plusieurs étage, lui donnant ainsi un look plus élancé, majestueux. L’ordre colossal apparaît fin 15e. siècle et connaîtra son âge d’or sous Louis XIV. Pilastre et colonnes s’y échelonnent sur plusieurs étages, donnant ainsi plus de verticalité et de légèreté à la façade.

Et en synthèse de tout ceci, à la fois un petit jeu pour vous exercer à repérer les ordres et styles architecturaux, ainsi qu’un petit visuel qui pourra vous servir de pense-bête pour votre visite architecturale de la Grand-Place de Bruxelles.