saint Géry et Bruxelles

saint Géry et Bruxelles
Saint Géry : précaution oratoire. Nous sommes bien dans un site touristique de visite de Bruxelles.
Non dans un cours d’Histoire.
Ce n’est pas pour autant qu’il nous faut mourir idiot😂 ! Et comme saint Géry trône on ne peut plus fièrement sur la droite du porche de l’hôtel de ville, autant savoir de qui on parle. N’est-il pas ?
Vous trouverez ici :
saint Géry : l'homme l'évêque
Géry est évêque de Cambrai. Et il n’a pas fait que des bêtises. 🤣
Nous sommes en 850 et son évêché comprend un terrain spongieux, marécageux et pour tout dire, pas très sexy, voire limite inhabitable. Néanmoins consciencieux et le cœur à l’ouvrage, Géry décide de faire construire une chapelle sur une de ces petites îles de la Senne, dans la vallée. Quelques habitants le rejoignent. Après tout, il y a une route à proximité et donc, pourquoi pas, du travail ? En 1010, le comte Lambert, l’autre personnage important, politique cette fois, transformera la chapelle en église. Cette dernière sera reconstruite au 16ème. siècle et démolie suite au passage des sans-culottes révolutionnaires.
Ca, c’est pour le lieu, le rôle du saint, et l’existence de l’actuelle place Saint-Géry. Bien sérieux tout ça, pour un site touristique. Ceci étant, si vous souhaitez connaître la véritable raison de l’existence et l’Histoire de la fondation de la ville de Bruxelles, je vous renvoie à cet article.
saint Géry : la légende la petite histoire
Dans la vallée de la Senne, l’ambiance n’est pas à la fête. Déjà que l’endroit n’est pas plus plaisants, marécageux à souhait, infesté d’insectes et autres nuisibles, sans compter les odeurs de pourritures liés à l’humidité. Bref, le lieu n’est pas celui dont on rêve pour passer des vacances. Ceci étant, en ce neuvième siècle, le concept n’était peut-être pas tout à fait d’actualité. Quoiqu’il en soit, l’environnement se prête assez bien à la présence d’un dragon.
Un dragon ? un vrai ?
Un dragon, oui, oui, un vrai, comme dans Harry Potter, le Seigneur des Anneaux, ou Game of Thrones. Dans cette sombre et nauséabond vallée de la Senne, un dragon hante donc les habitants. Ne sachant comment se débarrasser de la bête, ils se tournent vers Dieu. Enfin, un de ses employés sur Terre. Ca tombe bien, il y a justement un certain Géry qui est censé venir tout bientôt rallumer les cierges de sa chapelle sur la petite île. Le brave Géry entend les suppliques des habitants et se dit qu’il pourrait effectivement devenir le pourfendeur de dragon local, ça ferait bien sur sa carte de visite. Du coup, il se met à prier et à jeûner, histoire de se mettre en condition. Quelque temps plus tard, notre vilain dragon passe par là, en quête d’une proie pour son petit-déjeuner. Mal lui en pris, c’est face à l’évêque qu’il se trouve. Ce dernier ne réfléchit pas et lui lance son étole à travers du coup, lui enserrant la gorge.
Le cou du dragon
Voilà notre dragon se retrouvant avec une sorte de licou l’empêchant de se mouvoir. Sans compter que le saint objet lui envoie des ondes catholiques qui le font bien souffrir. L’évêque en profite pour le lancer dans l’eau, après l’avoir égorgé au passage. Ben oui, quoi, il ne faut pas faire les choses à moitié. Et c’est ainsi que les quelques paysans locaux qui œuvraient à proximité, purent apercevoir dans la Senne, un grand, long et massif corps flottant … le cadavre du dragon. La région est délivrée ! Hourra ! Géry est notre héros ! Fête, joie, youkaïdi, youkaïda et tout ça. Plus sérieusement, maintenant que le coin est sain, on lui construirait bien une église à notre Géry, en remerciement. Et puis, tout compte fait, et si on s’y installait dans cet endroit ? Après tout, il y a un pont, une route, de l’eau … on pourrait faire du commerce ici, non ? Allez, construisons un pont sur cette Senne : un pons Senne in Bruoscella.
saint Géry : le symbole
L’histoire d’une ville qui se fonde autour d’un dragon maîtrisé par un représentant de l’Eglise, n’est ni original, ni unique. Désolé. 😥
Et des saints qui combattent et vainquent des dragons, on en dispose d’une liste assez conséquente. A commencer par saint George et saint Michel. On retrouvera d’ailleurs ce dernier également associé à l’histoire de Bruxelles. Voir par ailleurs.
Mais revenons à notre dragon et sa symbolique.
Que raconte-t-on dans les chaumières à propos de cet exploit, au Moyen-Age ? Tout d’abord et avant tout, en ces temps reculés où la religion catholique tentait de s‘imposer, non sans difficulté dans des endroits où les pratiques paganiques étaient encore vivaces et prégnantes, tout est bon pour arriver à ses fins. Et quoi de mieux qu’un évêque ou un combattant au nom de la religion, qui vainc une force chtonienne.
Forces d’en-haut vs. forces d’en-bas
Si le pouvoir céleste gagne son duel face aux forces de la terre, c’est que le dieu du dessus est plus fort que les forces du dessous. C.Q.F.D.
La religion catholique eut donc souvent recours à la peur du dragon pour convertir les païens. Le dragon, c’est Satan, la Bête, le mal et tout ça. Vaincre le dragon, c’est montrer la supériorité de l’Eglise. Convertissez-vous, braves gens !
Et ça marche ! Consultez la liste du nombre de villes qui ont vu le jour grâce à un combat de ce genre. Et vous en serez … convertibles. Sourire. 😀
Enfin, à un autre niveau symbolique, on retrouvera aussi le dragon en alchimie. Le dragon y est assimilé à l’ouroboros et également appelé basilic philosophicae. Mais ça, c’est une autre histoire. Que je vous conterai avec plaisir lors d’une visite de la Grand-Place alchimique.
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