Maison du Cornet, Grand-Place de Bruxelles

Maison du Cornet
La maison du cornet, à la Grand-Place de Bruxelles : précision oratoire. Nous sommes bien dans un site touristique de visite de Bruxelles. Non dans un cours d’Histoire ou d’architecture.
Mais comme vous vous apprêtez à visiter la Grand-Place de Bruxelles durant votre séjour à Bruxelles, autant se préparer au mieux, afin d’en profiter au maximum. N’est-il pas ? 😉
Vous trouverez ici :
Maison du cornet : son histoire
Ce qui m’amuse souvent avec les commentaires à propos de la Grand-Place de Bruxelles, c’est quand on dit : « Et elle a conservé tout son charme d’antan. » Certes. Quid de la maison du cornet, à la Grand-Place de Bruxelles ?
Tout dépend ce qu’on entend par l’antan en question. Car de médiéval, la Grand-Place n’a plus rien. De post-incendie de 1695 ou du passage des sans-culottes entre 1793 et 1796, la Grand-Place n’a (vraiment) quasi plus rien. Par contre, de la restauration des Charles Buls et consorts (entre ± 1850 et 1900) subsistent la majorité des bâtiments. Ceci étant, le look actuel – ce qu’on admire aujourd’hui – à la maison du Cornet, c’est le fruit de la toute dernière restauration, datant de 2014-2015. Le charme d’antan ?
La maison du Cornet n’a pas toujours porté ce nom. Comme la majeure partie des maisons de la Grand-Place de Bruxelles, son appellation a fluctué avec le temps. Elle fut tout d’abord « den Berg », traduisez la colline ou la montagne. Ce n’est qu’une fois que la corporation des bateliers se l’appropria, en 1434, qu’elle changea de nom.
A noter que les bateliers, corporation ô combien importante à l’époque de par le commerce fluvial, fut la première corporation à s’être installée sur le Nerdermerct.
Au 16e. siècle, sa façade était ornée d’un bateau à deux cors. Par la suite, ce furent des canons qui ornèrent le haut de l’édifice, lui donnant un aspect de bateau conquérant et guerrier. L’objectif des corporations était « d’en jeter », d’impressionner le public et, surtout, le chaland ! Et si la façade de la maison du Cornet se trouve être en rupture complète au niveau architectural avec les autres maisons, c’est dû au fait que sa parcelle est la plus étroite de l’îlot. Du coup, on a compensé avec des fenêtres concaves, un gâble en forme de château-poupe de navire et un style baroque, on ne peut plus flamboyant pour rayonner de mille feux.
maison du Cornet : ésotérique ? maçonnique ? hermétique ?
Les ornements dorés qui ornent les fenêtres du deuxième étage de la maison du cornet, à la Grand-Place de Bruxelless, sont tout à l’honneur de la corporation des bateliers. D’aucuns souhaitent y lire aussi, une allusion à la franc-maçonnerie prétextant que l’on y retrouve les outils symboliques qui servent durant leurs rituels. D’autres y voient un lien avec le tarot ou l’alchimie. Mystères à la Grand-Place de Bruxelles : je vous livre mon opinion sur le sujet durant cette visite.
Maison du Cornet : toison d'or
A propos du sommet de la maison du cornet, à la Grand-Place de Bruxelles, je ne vais pas m’attarder sur les armoiries de Charles II, si ce n’est sur le collier de la Toison d’Or, que l’on voit dans la partie inférieure.
Cet ordre fut fondé à Bruges en 1430 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne.
L’objectif en était de le rapprocher de sa noblesse, en créant un ordre de chevalerie séculier.
Toison d’Or
Le nom de l’ordre est inspiré du mythe grec de la Toison d’or. Il suscite aujourd’hui encore de multiples questions, tant de par son choix, qu’en ce qui concerne le collier avec l’agneau suspendu.
Les statuts de l’ordre fixèrent le nombre de chevaliers à 31 (porté à 51, puis à 61), de naissance noble, élus d’abord par cooptation, puis nommés. Placés sous l’autorité du grand maître, le duc de Bourgogne, et ses héritiers, ils lui juraient, ainsi qu’à la foi chrétienne, aide et fidélité indéfectibles
Les membres adhèrent pour la vie, à moins qu’ils n’en soient exclus pour ne pas avoir respecté les règles de l’Ordre. Vous l’aurez compris, seule l’élite de la noblesse peut rêver faire partie de cette société très select.
Bien sûr, de par le pedigree des gens qu’on y trouve, la Toison d’Or a une fonction politique. Mais aussi religieuse : les membres de l’Ordre doivent jurer fidélité à l’église catholique et s’engager en faveur du maintien de la foi. A l’époque des guerres de religion, ce ne fut bien sûr pas sans risque.
Charles-Quint
Par la suite, Charles-Quint l’imposera partout.
A sa mort, l’ordre de la Toison d’Or fut divisé en deux branches :
► une branche autrichienne, axé sur l’aristocratie et très religieuse
► une branche espagnole, ouverte aux non-catholiques et aux roturiers .
Ce qui ne plaît pas aux puristes, de nos jours encore, car aucun Français ne peut faire partie de cette branche, sous prétexte qu’elle est non reconnue !
Du coq (français 😂) à l’âne, un petit cocorico belge : le roi Albert II est un des rares chefs d’Etat à appartenir aux deux ordres.
Pourquoi ce long paragraphe sur le sujet ? De nombreuses personnes, fan de thrillers ou adeptes du développement personnel à tendance ésotérique, aiment à voir dans cette présence de la Toison d’Or, une preuve que la Grand-Place de Bruxelles recèle des secrets hermétiques, occultes ou alchimiques. Mon avis sur la question ? Je vous le livre volontiers à l’occasion d’une de mes visites guidées de la Grand-Place. 😈
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