La première enceinte de Bruxelles

La première enceinte
La première enceinte de Bruxelles. Grâce à elle, on comprend tout !
Rendez-vous au musée de la ville de Bruxelles. Vous y admirerez la maquette de la ville au temps de la première enceinte, du treizième siècle. Tout le développement de la ville s’y trouve rassemblé. Une merveille ! Le port, le marché, le pouvoir de l’Eglise et la place du duc. La cité en quatre emplacements. Tout est si simple !
Au programme :
L'enceinte : ... protectrice ... toute petite
Vous vous trouvez ici sur un site touristique visant à vous aider à préparer votre visite de Bruxelles. Afin de mieux la comprendre pour mieux l’apprécier. Et si le détour par l’Histoire est incontournable, je vous rappelle que le but de mon propos n’est pas de vous faire un cours d’Histoire, mais de vous aider à la comprendre. En l’occurence, la première enceinte de Bruxelles. Précaution oratoire afin de m’éviter des commentaires désobligeants sur la page Facebook. 😉
Pour comprendre Bruxelles, il faut se plonger au treizième siècle. Il est déjà loin le temps du Pons Sene in Brossele. La ville a pris de l’ampleur. Les marchandises vont et viennent, un port s’est créé, il faut le protéger des attaques. A plus forte raison que les bruxellois ne veulent plus revivre une guerre de succession ni une guerre des Flandres. L’église aussi a étendu son pouvoir : saint Michel veillera désormais sur elle depuis les hauteurs. Et si l’Eglise se positionne dans le haut de la ville, le pouvoir politique ne peut être en reste. Lui aussi doit dominer, pour contrôler. Le palais ducal s’installe sur la montage froide de Bruxelles : le Coudenberg. Et voilà, le décor est planté. Il est loin le temps de l’îlot Saint-Géry !
Dans le bas de la ville, les travailleurs, les commerçants, les artisans. Dans le haut de la ville, le clergé et le pouvoir politique. Le tout, autour d’un axe communicationnel Est-Ouest lié à la Senne, ses multiples bras et quelques grands axes routiers qui commencent à relier Bruxelles au reste de l’Europe commerçante. Tout est dit ! si ce n’est vous rappeler que vous pouvez cliquer sur les images pour les voir en plein écran. 😉
L'enceinte : seulement 5 km ! mais 40 tours !
La première enceinte
Elle commence à se dresser au treizième siècle, comprend 40 tours, dont la Tour Noire, réparties tous les 50 mètres afin de pouvoir croiser des tir d’arbalètes sur l’éventuel assaillant.
Les murs font de deux à trois mètres d’épaisseur et peuvent ainsi résister aux engins de bombardement de l’époque. On peut s’en rendre compte à la Tour Anneessens. C’est du bel ouvrage !
Sept portes donnent l’accès à la ville. Chacune d’elles est gardée par un lignage de la ville, un des privilèges concédés en 1184 par le Duc. Voir par ailleurs.
L’enceinte protège les quatre poumons de la ville :
► le cœur, le berceau, ce qui fait l’existence de Bruxelles : son marché ;
► le poumon, ce qui fait battre … le cœur de la cité : son port ;
► l’église, le symbole de la toute-puissante Eglise, qui abrite désormais les reliques de sainte Gudule, au grand dam des bruxellois ;
► le palais ducal, là-haut, tout là-haut, au sommet de la ville, dominant le tout.
le marché : ... mais pas de Grand-Place !
Le marché
Le marché est tout à la fois un lieu de transactions, de supplices et de tractations politiques. On ne l’appelle pas encore Grand-Place. Le terme n’apparaîtra d’ailleurs que beaucoup plus tard.
Pour l’instant, il s’agit du Nedermerct ou marché inférieur. Les premiers pavements, grossiers, sont déposés directement sur le sol tourbé. L’aménagement des maisons n’est pas encore de mise et seules quelques maisons de riches commerçants commencent seulement à s’établir, plic ploc, là où le sol n’est pas trop marécageux. C’est qu’un affluent de la Senne coule à proximité et le sol n’est pas des plus accueillant. L’activité économique s’active autour des halles, ces marchés couverts, au pain, drap, laine et viande. L’hôtel de ville n’est pas encore là, mais les habitants obtiennent des droits (le mot bourgeois apparaît en 1180) et des concessions (la keure en 1229). Dans un siècle, tout ça se structurera et agrandira. Mais ça, c’est pour le temps de seconde enceinte.
le port : poumon économique
Le port
Actuelle place Sainte-Catherine. Difficile d’imaginer ici un port en action. Et pourtant l’activité économique y fut intense.
Les métiers polluants, malodorants et/ou nécessitant beaucoup d’eau viennent s’établir dans ces bras de la Senne, à la limite de la ville. Tisserands, tanneurs, foulon, teinturiers. Métiers importants, ils draient leur lot de travailleurs, les quartiers se développement. Dans quelques années, un canal sera créé : il doublera le trafic fluvial vers Malines.
l'église : symbole de pouvoir
L’église
Au onzième siècle, avant la première enceinte, la translation des reliques de sainte Gudule vers l’église dédiée à saint Michel ne plaît pas aux bruxellois qui voient s’éloigner d’eux, celle qu’ils vénèrent depuis 984, dans le bas de la ville.
Seulement voilà : comme la ville s’étend et attire chaque année de plus en plus de monde, l’Eglise se doit d’avoir un lieu plus grand, plus prestigieux. Et surtout, dominant. C’est que la symbolique est omniprésente au Moyen-Age. Nous en reparlerons avec la flèche de l’hôtel de ville. L’église en elle-même est devenue collégiale, preuve s’il en est de l’imbrication des pouvoirs religieux, politique et économique. L’enceinte épousera le contour du bâtiment.
le palais : là-haut ... ... dans le coin
Le Coudenberg
Complètement adossé au mur d’enceinte, le palais ducal. Situé un peu plus haut en altitude, il domine l’église. Symbolique, toujours la symbolique. Le duc domine la vallée, gère la ville et le clergé.
Ceci étant, le palais est alors tout petit, comme on le voit très bien sur la maquette et comme positionné dans un renflement. C’est qu’une forêt s’étend juste derrière. Plus tard, un somptueux palais sera construit, avec une salle d’apparat qui concurrencera celle du palais des glaces de Versailles. Ce sera dans trois siècles.
Si le cœur vous en dit, sachez que le tour de Bruxelles au temps de la première enceinte vous fera longer, fidèlement, le tracé de la première enceinte de Bruxelles. Sur 5,2 kilomètres et avec 55 mètres de dénivelé. De quoi prendre conscience combien la ville était petite, mais aussi combien important s’avérait le problème de la gestion de l’écoulement des affluents de la Senne.
Alors, à vos godasses ? 🥾
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