La frite est-elle belge ou française ? Petit détour par l’Histoire. La pomme de terre. D’origine andine. Oui, oui, les Andes. A l’autre bout du monde. Découverte en 1532 et débarquant pour la première fois à Anvers, en 1567. Ceci étant, il semblerait qu’il ait fallu attendre la fin du dix-septième pour la voir consommée à table.

Quant au terme frite, en lui-même, il est bien sûr dérivé du verbe frire. Et signifie bien qu’il faut donc la faire cuire, selon l’époque dans de l’huile chaude, du beurre ou du saindoux. Je frémis d’horreur en voyant qu’on se permet aujourd’hui de la proposer en surgelé à mettre au four, pour éviter quelques calories. Quelle horreur !

Ceci étant, la culture frituresque belge est bien attestée. Mondialement, s’il vous plaît, oui, madame. Et c’est ici qu’on reparle du communautaire en Belgique et que mes amis Français ne m’écoutent que très distraitement quand j’évoque la chose, tout à la dégustation de leur cornet de frites qu’ils sont. Et pour le coup, je les comprends. Donc, en 2014, la frite est reconnue au patrimoine culturel et immatériel de la communauté flamande de Belgique. Du coup, les wallons ne peuvent tolérer la chose, demandent et obtiennent en 2015, la reconnaissance de la frite au patrimoine mondial … de l’humanité. Ca en jette quand même plus, non ? Et Bruxelles dans tout ça ? Au frigo. 😂 Ceci est une blague que seuls les Belges peuvent comprendre et que je vous expliquerai, amis Français, entre votre cornet de frites et les pralines du dessert. Un menu de choix !

Mais que voilà un sujet passionnant pour clotûrer une visite de Bruxelles autour d’une bonne gueuze 🍺… et avant l’inévitable cornet de frites qui ponctuera tout séjour à Bruxelles.

La friterie, d’origine flamande ?

Que serait la frite, sans la friterie, ou barraque à frites, comme on dit dans le Nord de la France ? Si les Wallons revendiquent la frite, il fallait bien que les Flamands revendiquent quelque chose pour ne pas être reste. On est en Belgique, tout de même ! Au dix-neuvième siècle, un certain Frederick Krieger, forain suivait les kermesses dans tout le pays. Son surnom était Fritz. Ca tombe vrrrraiment bien, non ? Bon, passons. On le retrouve à Liège en 1838, à Anvers en 1845 ; bref, ça tourne bien pour lui. Mais c’est fatigant, cette vie de bohème. Et Fritz de décider que ce serait quand même plus cool de s’installer une bonne fois pour toutes. Ce sera à Bruges, en 1890. L’ami Fritz vendra désormais ses frites, dans une friterie située en Flandres. Compromis à la Belge. Oui, mais, les Français dans tout ça ❓ Ils lisent le Point. A la ligne.😂

La frite … et Bruxelles dans tout ça ?

Si la question : la frite est-elle belge ou française est maintenant tranchée, il en eest une autre qu’il faut aborder sans risquer de recevoir une clouche d’andalouse dans la figure. 😋
Lorsque j’accompagne des groupes en visite à Bruxelles, il m’est impossible d’éviter la question de : « Monsieur Vincent, où peut-on manger les meilleurs frites à Bruxelles ? » Je leur réponds bien sûr. Voir l’article sur le sujet.

Ceci étant, les frites du centre historique de Bruxelles ne sont certainement pas du meilleur qualité-prix qui soit. 😥Quant au combat qui fait rage, tel un monstre du Loch Ness sur les réseaux sociaux, pour savoir quel est le meilleur fritkot à Bruxelles, je me permets d’éluder le débat, en disant que je suis plus amateur de pralines. Ouh, le vilain !

Ceci étant, merveilleuse claque à l’ego de votre guide, qui passe des heures pour préparer ses visites guidées de Bruxelles, allant rechercher des vieilles photos pour illustrer les parcours dans Bruxelles, lisant force ouvrages sur l’histoire de la ville, et j’en passe. Tout ça pour s’entendre poser comme première question : où mange-t-on les meilleures frites à Bruxelles ? Encore heureux si j’échappe à la tentative d’accent belche, en prime. Profond soupir ! Allez, Jef, mets-moi une frite andalouse.