Calibabou. Bruxelles, première moitié du XXème siècle. C’est l’hiver. Il fait froid et humide. Comme souvent dans la capitale européenne, me répliquerez-vous. Allez, ça va, je vous ai entendu grommeler jusqu’ici. Certes, certes, le climat belge n’est pas méditerranéen. Ceci étant, quand la bise est présente, que le soir tombe vite et – a fortiori – à l’approche des fêtes d’années, il y a une tradition et un breuvage qui font leur apparition dans les cafés bruxellois boire un calibabou et offrir un généreux pourboire à la serveuse. Découvrons ce double moment de folklore, tout en vous précisant qu’une version moderne  et réactualisée du divin breuvage est encore dégustable aujourd’hui … je vous dirai où à l’occasion de votre prochaine visite guidée de Bruxelles. Sourire épanoui sur mon visage ravi. 😉

la bécasse, ancien café bruxellois où on servait le calibabou

Imaginez-vous un bon vieux café, typiquement bruxellois, comme ici celui de la Bécasse, situé à quelques encablures de la Grand-Place de Bruxelles. Bondé de tous ces messieurs en gibus, qui viennent boire leur gueuze ou leur lambic avant un match du Daring, du Sporting ou de l’Union. Continuez votre visualisation avec des serveuses en long tablier blanc, comme il était de coutume, qui passent (et repassent) avec des plateaux pleins à ras-bord…de calibabous ?

buveurs de calibabou à Bruxelles

Zoomons quelque peu et nous voici entre Noël et Nouvel An. Période des fêtes, moments des cadeaux et petites attentions. C’est dans ce cadre que le kalibabou fait son apparition. Alors non, il ne s’agit pas d’une chasse au caribou, couleur locale. Ce n’est pas non plus un espèce de cri de ralliement de barbares bruxellois ennivrés. Non, il s’agit tout simplement d’un divin nectar local, qui seboit à cette époque de l’année et qui s’accompagne d’une coutume aussi mignonne que sociale.

La boisson.

Certes peu digeste, elle ne conviendra pas à tous les estomacs. Mais les bruxellois sont connus pour être de bons buveurs et leur ventre rebondi témoigne d’une certaines résistance aux plaisirs de la table. Ne souriez pas en pensant à votre guide, s’il vous plaît. Il vous en coûtera un pourboire conséquent lors de votre prochaine visite guidée de Bruxelles !
Le calibabou disais-je, se compose comme suit : un doux mélange de lambic chaud (voir article par ailleurs), de rhum, de sucre et – soyons fou ! – d’oeufs ! Dois-je vous préciser que ce doux mélange laisse un goût profond en bouche, vous réchauffe le coeur et le reste … tout en oeuvrant pour le travail des organes de la digestion 😖 C’est que le calibabou se mérite !

La bonne action.

Boire un calibabou est une chose, mais se soustraire à la tradition en est une autre. Ce n’est  pas pour rien que je vous ai parlé de la période de Noël. Car qui parle de fêtes de fin d’année, parle inévitablement d’étrennes ou autres dringuelles. Oups, amis Français, vous vloià perdu ! Déjà sous l’influence alocolisée du calibabou ? Dringuelle est un belgicisme, oui, oui, bien sûr, vous vous trouvez sur le site d’un pur bruxellois, non peut-être ! 

serveuse de calibabou à Bruxelles
Le nom dringuelle est un belgicisme polysémique qui s’emploie généralement au singulier. Sa signification originelle en fait un synonyme de pourboire, de pièce que l’on donne à titre de gratification, en supplément du prix d’un service ou d’un produit

Ce qui est assez original ici, c’est que le pourboire du calibabou de fin d’année valait pour les 365 jours à venir. Et la tradition nous dit qu’il était souvent généreusement octroyé. C’est que les bruxellois ont bon coeur … et puis, s’ils voulaient être bien servis tout au long de l’année, ils se devaient aussi d’être généreux. Commutativité mathématique revue à l’aune bonne bière – bon service. 🤣

Ceci étant, pour revenir à notre calibabou, sa popularité a dû décliner tout comme celle du lambic pur et non mélangé au début du XXe siècle. Question de mode.

 

Quoi qu’il en soit, boire un bon lambic après une visite guidée de Bruxelles, si vous me faites l’amitié de me suivre, c’est garanti : ce sera fait ! Car la lambic est et restera longtemps encore un des meilleurs moyens que j’ai trouvé pour vous faire vivre et goûter le Bruxelles dans son jus. Pur. Houblonné.
Que du bonheur ! Alors, à tout bientôt pour une visite ?

 

 

 

verre de gueuze de la marque mort subite à Bruxelles

Alors, en résumé, couleur locale : tu vois d’ici la scène, peï ?
A la Mort Subite, deux zivereir, un vraaïdagh quand il vreeze à fond.
Ils s’enfilent vollenbak trois calibabous !
Je peux te dire que quand ils sortent de là, c’est strondkrimineilzat, qu’ils sont. Non, peut-être.
Et je peux te dire aussi que leur 50 % va les accueillir avec un grand : « Lup no den deuvel ! »
Allez, zeg’n’keer, ça était tof, la vie au temps où Bruxelles brusselait !

Attention à vos oreilles

par votre guide bruxellois !

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1 Commentaire

  1. Christophe

    Impatient d’avoir la traduction du commentaire audio ! Même si l’orginal est à mourir de rire :))
    Ca était tof !

Pour ne pas mourir idiot !

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