Incendie de la Grand-Place en 1695 : la genèse

Merci au bombardement de Bruxelles en 1695 😈

L’incendie de la Grand-Place en 1695. Sans lui, la Grand-Place n’aurait pas été reconstruite.
Sans lui, l’évolution urbaine de la cité aurait plus que vraisemblablement été différente. Sans lui, Charles Buls n’aurait sans doute pas pu / dû se livrer à son programme de rénovation. Sans lui, la Grand-Place n’aurait pas été classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Sans lui, ne seriez-vous pas sans doute en train de préparer votre séjour à Bruxelles. Et sans lui, je n’aurais pas eu de raison de me lancer comme guide touristique. 😂

L’incendie de la Grand-Place en 1695 : ainsi réécrit-on l’Histoire pour la faire basculer dans l’histoireke.

Plus sérieusement, le bombardement de la ville en 1695 par les troupes de Louis XIV, a considérablement marqué l’histoire de Bruxelles. Chronique d’un désastre, en trois axes.

Quand les Grands se mettent à jouer.


Depuis 1645, Louis XIV est parti en conquêtes. Militaires.
A un point tel qu’il est parvenu à se liguer toute l’Europe contre lui, et que selon le livre d’Histoire que vous consulterez, vous constaterez que cette guerre porte un nom différent, selon le pays concerné.

En Belgique, nous la nommons : guerre de la Ligue Augsbourg.
D’un côté donc, le roi de France. Et en face de lui Guillaume III, qui régnait alors sur les Provinces-Unies et profita de l’occasion pour devenir roi d’Angleterre-Ecosse-Irlande en plus.
Rien ne se perd !

Louis XIV pendant la guerre des Augsbourg, en 1695, bombardement de Bruxelles
Maximilien-Emmanuel de Bavière, gouverneur des Pays-Bas espagnols, durant sa gouvernance de Bruxelles pendant le bombardement de 1695

Maximilien-Emmanuel de Bavière

Bruxelles est alors sous la tutelle de Maximilien-Emmanuel de Bavière, vous savez, celui en l’honneur de qui les bruxellois avaient érigé une statue équestre à la maison des Brasseurs. Ce brave Maximilien-Emmanuel de Bavière n’est pas n’importe qui : c’est le gouverneur des Pays-Bas espagnols, dont dépend Bruxelles. Lesdits Pays-Bas espagnols couvraient alors l’équivalent actuel des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg et de certains états allemands et français. Grande région, riche et prospère, rattachée à la couronne espagnols depuis 1556 et jusque 1714.

Entre autre cartes de visites, Maximilien-Emmanuel de Bavière est aussi un électeur du Saint-Empire-Romain de la Nation Germanique. C’est-à-dire qu’il fait partie du cercle très fermé de ceux qui élisent l’empereur d’Allemagne (pour faire court et parler en langage du XXIe. siècle). Bref, il est ce qu’on appelle, un puissant.

Les prémices du bombardement de Bruxelles. A Namur !

Voilà autre chose, maintenant : Namur ! Qu’est-ce que vient faire dans cette histoire, cette petite ville située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Bruxelles ? Namur est aux mains des Français depuis 1692. De même que toute une partie du sud de la Belgique, dont la célébrissime Dinant que vous visiterez sûrement lors de votre séjour touristique en Belgique. Namur est donc occupée. Mais en juillet 1695, les troupes de Guillaume III en font le siège pour tenter de la récupérer. Et ça s’annonce plutôt bien pour eux, parce que dans le même temps, les troupes françaises piétinent dans les Flandres, ne parvenant pas à s’emparer de leurs cibles. Ce qui contrarie le roi Soleil. Qui, de rage, demande que l’on rase Gand ou Bruges, au choix, en guise de représailles. Juste comme ça, pour se venger, na !

C’est alors qu’entre en scène le maréchal de Villeroy.

siège de la ville de Namur par les troupes françaises en 1692
maréchal de Villeroy, responsable du bombardement de Bruxelles en 1695

Un maréchal bien peu inspiré.

Le maréchal de Villeroy commande alors les troupes du roi de France. Jusque là, tout le monde est d’accord. C’est après que les versions divergent, selon le camp dans lequel on se trouve, ou la vision de l’Histoire qu’on a envie de comprendre.

Certains affirment que le maréchal de Villeroy proposa à Louis XIV de plutôt s’en prendre à Bruxelles, espérant ainsi détourner les troupes de Guillaume III de leur siège namurois. Les deux villes n’étant pas très éloignées, le maréchal espère que Guillaume III volera au secours de Bruxelles, ville autrement plus prospère et stratégiquement intéressante que Namur.

D’autres disent que le maréchal de Villeroy qui n’était pas une flèche (on y reviendra), n’en fit qu’à sa tête, fit faire demi-tour à ses armées et ne passant pas par la Lorraine avec ses sabots, mais par Bruxelles avec ses troupes, en profita pour se livrer à un petit jeu de bombardement sadique et parfaitement inutile. A la fois pour contenter Louis XIV, mais aussi pour procurer un exercice de tir à ses hommes.  Je vous raconte tout ça dans le prochain épisode. L’incendie de la Grand-Place en 1695 est loin d’être éteint … il n’a pas encore commencé. 😈

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