Incendie de la Grand-Place 1695 : les conséquences

L’incendie. Et après ? 


Les conséquences de l’incendie de la Grand-Place de Bruxelles en 1695. Louis XIV et le maréchal de Villeroy peuvent-ils être contents d’eux ? Le résultat du bombardement de la ville de Bruxelles fut-il à la hauteur de leurs espérances ? Ben, heu, c’est-à-dire ? Amis Français, désolé, mais cet article ne plaide ni pour la grandeur, ni pour l’honneur de la France.

L’Europe sous le choc !

Petit consolation s’il en est, c’est l’Europe tout entière qui condamna le bombardement de la ville de Bruxelles par Louis XIV et/ou le maréchal de Villeroy, selon celui à qui vous préférez en attribuer la responsabilité. 😉
► Le pape, tout d’abord, s’est offusqué que l’on s’en soit pris aussi sauvagement à des édifices religieux. Il est vrai qu’ils étaient nombreux à Bruxelles.
► Les chefs d’Etat de l’Europe entière condamnèrent le non-respect des règles d’étiquette militaire par le commandement français.
► Même en France, des responsables militaires ont émis quelques protestations auprès de Louis XIV. L’Histoire ne garde que peu de trace de ce qui se passa ensuite pour eux. 😮
► Enfin, Napoléon lui-même, condamnera plus tard cet acte :  « aussi barbare qu’inutile », écrivit-il.

Quand à l’Histoire elle-même, elle donnera raison à l’Empereur : Namur se rendra le 5 septembre (moins d’un mois plus tard). Le traité de Ryswyk mettra fin à la guerre de la ligue Augsbourg en 1697. Et Bruxelles se relèvera de ses cendres à une vitesse incroyable !

Le baroque ou l’ancien ?

Revenu dans la ville, Maximilien-Emmanuel de Bavière ne peut que constater les dégâts. Mais l’occasion faisant le larron, il se dit qu’on pourrait très bien profiter du fait que tout est cassé, pour construire du nouveau. Il faut dire que le gouverneur des Pays-Bas est cultivé, a beaucoup voyagé et est passionné d’art et architecture. Ce qui lui fait proposer aux dignitaires bruxellois de reconstruire la ville sous un plan nouveau, avec des rues larges, aux bâtiments réguliers et symétriques. Le tout avec un style novateur : le baroque.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que sa proposition ne fait pas l’unanimité. Les patriciens et les lignages (hauts dignitaires nobles) n’ont pas les sous pour du neuf et préféreraient qu’on se livre à de la récupération, à plus forte raison qu’il faut reconstruire au plus vite, afin d’éviter tout exode urbain et faire reprendre le commerce as soon as possible.

facade de la maison des ducs de brabant à la grand-place de Bruxelles

Souvenons-nous que le commerce est le fondement de l’existence et raison d’être de Bruxelles.

Maximilien-Emmanuel de Bavière n’a guère plus de succès auprès des corporations (associations de commerçants) qui jalousent férocement leur individualité et singularité : pas question d’uniformisation ! Pour elles, les bâtiments doivent « en jeter » et le « pignon sur rue » doit leur permettre de se distinguer pour attirer le chaland.

Résultat des courses ? En langage contemporain, je dirais volontiers un compromis à la belge, même si proportionnellement, ce n’est pas le gouverneur qui a le plus scoré, si vous voyez ce que je veux dire. En ce qui concerne la Grand-Place, par exemple, seule la façade des Ducs de Brabant répondra aux espoirs de Maximilien-Emmanuel de Bavière. Pour le reste, vous jugerez et apprécierez par vous-mêmes lors de votre visite de la Grand-Place de Bruxelles.

Charles de Lorraine, statue équestre au sommet de la maison des Brasseurs, Grand-Place de Bruxelles

Un cheval qui chute à point nommé.

Dans ce paragraphe Histoire et petite histoire se mêlent. Vous vous souvenez de la statue équestre érigée par les bruxellois en l’honneur et l’hommage à Maximilien-Emmanuel de Bavière, au sommet de la maison des Brasseurs ?
Elle chut.
Et fut remplacée par une statue équestre en l’honneur et l’hommage à Charles-Alexandre de Lorraine, en 1702. Celle qu’on voit encore aujourd’hui.
Derrière les faits, vous vous ferez votre propre opinion. Et nous en débattront avec joie et délice autour d’un bon lambic après notre visite de la Grand-Place. Délectation neuronale en vue. 🍺

Tout ça pour ça …

Le bombardement de la ville de Bruxelles était inutile et n’a servi à rien.
Mais.
La ville s’est redressée et fut reconstruite en un temps jugé record par les contemporains des faits. Jugez-en de par les plaques mémoriels sur les façades des maisons de la Grand-Place. Moins de dix ans plus tard, la Grand-Place resplendissait et, tel le phénix au sommet de la maison de la Louve, renaissait de ses cendres.
Ceci étant, parlant du phénix, d’autres Français, sans-culottes cette fois, l’abattirent lors du sac de la ville en 1793. Oui, oui amis Français, vous aimez bien Bruxelles !
Allez, on se réconciliera autour d’une bonne gueuze et on refera le monde de la Révolution avec avec un grand sourire.

Et si d’aventure, vous passez devant l’église Saint-Nicolas, faites un détour pour observer une des rares traces matérielles du bombardement de 1695.

Les conséquences de l’incendie de la Grand-Place de Bruxelles en 1695 ne sont pas nombreuses. (mal)heureusement ? 😈

pendant une visite guidée de Bruxelles : détail d'une façade de maison de la Grand-Place de Bruxelles, rénovation de 1699
phénix au sommet de la maison de la louve à la grand-place de bruxelles

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