Bruxellois

Langue ? accent ? patois ?
Le vocabulaire local de Bruxelles est riche. L’accent bruxellois croustillant. Et le mélange des deux livre un patois des plus caractéristiques. Mais auparavant, un peu d’histoire.
Bruxelles, ville actuellement largement francophone, ne l’a pas toujours été. Jusqu’à la fin du 19ème. siècle, on parlait majoritairement le flamand dans la ville. Mais la langue nationale (officielle) était le français. Vous l’aurez compris, nous nous trouvons dans un terrain miné, car la politique n’est jamais loin en Belgique, une fois que l’on touche à la question de la langue.
Dans le cadre de ce site touristique, je m’en vais zapper le sujet, histoire de ne pas subir des commentaires injurieux sur ma page facebook.
Sachez toutefois que ma mère est d’origine wallonne (francophone) et mon père de souche flamande (néerlandophone). Né à Bruxelles, je suis donc un authentique zinneke. Sourire fier et épanoui sur mon visage breughélien.
Bon, sérieux.
Le français bruxellois
Le français de Bruxelles-Capitale est parfois appelé le bruxellois ou brusseleer/brusseleir. Les puristes vous diront à raison que ce n’est pas la même chose. Je vulgarise pour mes amis Français : quand vous dites accent belge, vous pensez à l’accent bruxellois. Et quand vous ne comprenez plus rien du tout, dites-vous qu’on est en train de vous parler brusseleer. Et pourquoi ne comprenez-vous plus rien ? Tout simplement parce que, à l’origine du brusseleer, il y a le brabançon, doux mélange de parler germanique et dialecte néerlandais. Donc bien peu de français là-dedans. C.Q.F.D.
Enfin, sachez que le terme brusseleer est utilisé par les francophones de Belgique, pour désigner le dialecte de Bruxelles.
Ce que vous trouverez ci-dessous, régulièrement mis à jour, sont des mots et expressions typiquement « de Bruxelles ».
Je me plais à souligner que si leur trait passe souvent pour vulgaire, prononcé avec l’accent belche, une fois, et dans le cadre d’une conversation animée ou tenu avec un second degré, le propos en est souvent plus amical qu’agressif. Folklorique. C’est aussi en ce sens que vous en retrouverez quelques échantillons tout au long de ce site, généralement mis en italique-gras-violet, afin de vous permettre d’en trouver la signification ci-dessous.
caberdouche
bistrot, café, estaminet
exemple
Tu veux savoir où est mon 50 % ? Va au caberdouche au plus proche et tu le trouveras sûrement !

bek
poli : bouche ► familier : gueule
exemple
Ferme un peu ton bek, une fois. Tu n’arrêtes pas de zieverer.

zieverer / zievereer
Radoter, répéter tout le temps la même chose.
exemple
Ce guide est un zivereer ! Il raconte que des carabistouilles. 🤣

scheile domme kluut
Oups, ça c’est du costaud ! Littéralement: stupide bigleux de couille molle. Nous nous plaçons ici dans le cadre d’une insulte folklorique de haut vol.
exemple
Espèce de scheile domme kluut ! Tu ferais mieux de fermer ton bek, si tu veux pas que je te colle mon poing dans ta dikke kop !

dikke kop / dikkenek
Littéralement : grosse tête. Variant plus douce que dikkeneke, signifiant la même chose, mais évoquant le cou (nek).
exemple
Les bruxellois sont souvent appelés dikkenek. Tout ça, parce qu’ils habitent la capitale ! Mais j’en connais d’autres, moi des dikke kop : ceux qui viennent de la Seine ! Non, non, pas de la Senne. De la Séénneuh. Avec l’autre accent. 😂

zatte beuze
Ivrogne, au sens amicalement réprobateur.
exemple
Et tu l’as cru ? Allez, allez (avec l’accent : aleï-aleï), mais c’est rien qu’un zatte beuze, ce peille !

ketje
Langage familier et amical : jeune garçon de Bruxelles. Le ketje 100 % pur jus sera un merveilleusement croisement entre une wallonne et un flamand. Ou l’inverse, natuur. Votre guide en est un bel exemple. 😀
exemple
Ca y est ! Le ketje est encore passé par là. Il a bouffé tout le kipkap. Ca est bien ton fils, tenez !
farocrate / estaminet
Pas de lien entre les deux, mais ils se marient tellement bien esemble. Le farocrate est un amateur de faro. Et où boit-il ce divin nectare ? Dans un estaminet, tenez ! Autrement dit, un bistrot bruxellois.
exemple
Ces deux-là sont encore une fois en opération estaminets. Ouïe, ça sent la farocratie à plein nez tout ça ! M’étonnerait pas que ça finisse en zatte processe.
zatte processe
Littéralement, on traduirait par procession saoûle. Mais afin de ne pas me mettre le clergé à dos, je dirais pudiquement : tournée de bistrots.
exemple
Plutôt que d’aller voir la procession à Guduleke, on se ferait pas une petite zatte processe ? De la Mort-Subite au Poechenellekelder, en passsant par la Bécasse avec nos sabots. Ca est une toffe idée, non ?
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