Vous parlez bien français pour un Belge ! Aargh !

Parler belge : amis Français, qu’il m’est délicieusement émouvant de vous entendre parsemer vos propos d’une locution adverbiale bien curieuse, surtout lorsque vous l’accompagnez d’un curieux accent, venu dont je ne sais où. Je parie, une fois, que vous pensez justement à cette locution-là. Non, peut-être ?

Profitons donc de cette page pour remettre quelques pendules à l’heure.

Vous trouverez ici :

Le parler belge n’existe pas.

Bien souvent on me dit que je parle bien français pour un Belge. Rien ne fait plus … que ce genre d’assertion. Petite minute de culture générale : en Belgique, on parle français, néerlandais (flamand) et allemand. Le belge n’existe pas. Et ce que vous appelez le belche, c’est tout simplement l’accent bruxellois. Alors, le parler belge …

Analogie hexagonale : si je disais à un marseillais qu’il parlait bien parisien pour un Français, comment croyez-vous que je serais accueilli ? A coups de rascasse ? Ben, c’est à peu près le même genre de réaction que vous suscitez en moi, en me disant que je parle bien français. Sauf qu’à la rascasse, je vous enverrais plutôt un rollmops dans votre bek. Avec un grand sourire, et du second degré, bien sûr. 😉

Le bruxellois, c’est un accent.

le point le plus bas en altitude de la ville de Bruxelles

Parler belge : croisement de français et néerlandais, le tout prononcé avec accent flamand. Quoique, pour être exact, il faudrait encore distinguer l’accent bruxellois, du parler brusselleer. Ce denier, issu du brabançon – parler germanique et dialecte néerlandais – est à l’origine la langue parlée à Bruxelles.

C’est que, historiquement parlant, … heu … non, le terrain est glissant, je ne vais pas me lancer là-dedans. Disons plutôt, que géographiquement, Bruxelles, est … heu … non, je ne vais oser cet angle d’approche : trop « touchy ». En fait, socio-économiquement, la ville de Bruxelles a toujours été … heu …non, je ne peux quand même pas évoquer ça, sans risquer de … Bon : si vous souhaitez comprendre l’histoire de la Belgique, et Bruxelles en particulier, je vous suggère de vous lancer sur le site officiel. Na ! Et quitte à passer à vos yeux pour un scheile domme kluut, je préfère changer de sujet.
Retenez donc juste, amis Français, que quand vous me dites que j’ai l’accent belge, j’ai surtout celui de Bruxelles.
Et afin d’éviter toute maladresse communautaire, évitez de tenir ce propos à un liégeois ou un brugeois. Ce serait la même bourde que si vous disiez à un basque qu’il parle bien marseillais pour un Français. C.Q.F.D. 🤨

Les belgicismes ne sont pas du bruxellois.

tour Anneessens, vestige de la première enceinte de la ville de Bruxelles

Rappelons-le : le bruxellois est un accent régional, au même titre que le breton ou le provençal. Mais alors, qu’est-ce qu’un belgicisme ?
J.Benoit : « … barbarismes, mots détournés de leur véritable acception, tours de phrases incorrects, accords vicieux des temps et des modes qui, en Belgique, se sont introduits dans la langue française et s’y sont, pour ainsi dire, installés et naturalisés. » in Belgicismes ou les Vices de lang. et de prononc. les plus communs en Belgique, Anvers, 1857, p. VII.
Certes, certes … mais que voilà un propos élogieux à l’encontre du francophone de Belgique. N’est-il pas ?
► Larousse : Mot, locution, tournure propres au français parlé en Belgique.
Voilà qui est plus neutre, mais quelque peu lapidaire pour un dictionnaire. N’est-il pas ?
► Wiktionnaire : Particularités du français parlé en Belgique. Il s’agit de vocabulaire ou d’expressions qui diffèrent du français de France. Les belgicismes proviennent souvent de l’ancien français, du néerlandais ou de dialectes wallons et sont parfois aussi employés (comme régionalismes) dans le Nord et l’Est de la France ou en Suisse romande. Voilà qui me convient mieux.

Amis touristes de passage en visite à Bruxelles, afin de bien de préparer votre voyage dans la capitale de Belgique, je vous souhaite beaucoup de plaisir à la découverte de quelques expressions bruxelloises et belgicismes.

N’hésitez surtout pas à en parsemer vos échanges avec les autochtones : vous ferez sensation, une fois ! Non, peut-être !

 

… une fois. Non, peut-être !

D’où ça vient, ça ? Ah, celui-là, je vous le garde pour la bonne bouche.
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Sur ce, santeï Prozi !

Interprétez les belgicismes.

smiley belge

Avoir dur, caillant, cuistax, essuie-bain, loque, jogging … sans oublier le pain français pour le dîner. Et bien d’autres encore.

Retrouvez ici une trentaine de belgicisimes, afin de mieux comprendre les Belges. 

Comprenez le bruxellois.

tour Anneessens, vestige de la première enceinte de la ville de Bruxelles

Photo extraite de la pièce de théâtrale (en bruxellois) : le mariage de mademoiselle Beulemans.
Découvrez ici quelques expressions en lien des bruxellois en dispute. Finies les bonnes manières ou le beau parler. Ici, on s’emporte et on se lâche. Oups ! Ca va voler bas … Et si à la sorte d’un caberdouche, vous entendez :  » Haavd a teutter too, espèce de zatte beuze !« , ne vous arrêtez pas, car ça risque de dégénérer.

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Et pour (très) sérieusement aller plus loin dans la compréhension des choses :

► Le français à Bruxelles au Moyen-Âge par Jean Baerten, in Revue belge de philologie et d’histoire (1982)

► L’usage des langues à Bruxelles et la place du néerlandais par Rudi Janssens, in Brussels Studies (2008)

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